Hauts bois

La forêt québécoise a un roi incontesté : l’orignal, ou élan d’Amérique. Ce souverain n’a pas été sacré pour sa beauté ni son agilité, mais plutôt pour sa majesté, sa force et, cela va de soi, pour son panache. En effet, l’orignal mâle porte au lieu d’une couronne un panache flamboyant qui peut atteindre jusqu'à 1,60 m d’ampleur. Il impose le respect par sa démarche nonchalante, même dans l’environnement forestier le plus dense, par son aisance en milieu aquatique et, principalement, par le mugissement saisissant du mâle.

En automne, ce sont des légions de chasseurs qui occupent les territoires libres et organisés en s’inscrivant dans la plus prestigieuse tradition de chasse du Nord-Est américain. Cette activité sollicite tous les sens. L’ouïe joue un rôle déterminant lorsqu’il s’agit de reconnaître l’approche de la bête ou de percevoir sa présence aux abords d’un plan d’eau. Difficile de rester impassible lorsqu’on entrevoit sa silhouette imperturbable défiler entre les arbres ou quand, en canot, on le surprend à s’alimenter au détour d’une baie silencieuse. Le chasseur tente d’attirer le grand cervidé en déjouant son ouïe ou son odorat.

La chasse à l’orignal nécessite aussi beaucoup de patience dans les postes de guet établis au préalable en des lieux stratégiques. Elle se pratique en expédition composée, selon la zone, de deux à quatre participants et la récolte permise est, toujours selon la zone et le territoire, d’une bête pour deux, trois ou parfois quatre chasseurs

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